Les mots de ton âme
Je suis si loin de tes mots. Je me suis pris au jeu de tes phrases tournées pour ravir mes yeux, et me voilà sans moyen de parvenir jusqu'à elles. Leurs caresses me manquent, comme leurs improbables tournures qui sans cesse torturent mes sens de poète. Où sont-ils, que font-ils tes mots ? Disent-ils encore ce que tu fais et vis et penses ? Cherchent-ils encore comme les miens la complicité jumellaire d'autres mots juste faits pour eux ? Attendent-ils la réponse d'une âme écrivaine qui bénit chaque jour ta présence artistique ?
Oui, tes mots me manquent et je n'y puis rien. Loin de la raison et de ses tourments insalubres qui nous unit quelquefois, c'est l'art qui résonne dans tes lettres si bien liées qui m'appele. Je ne veux plus me le cacher. Tes textes sont des échos, ta prose mes envies et tes pèmes, dont tu uses avec tant de parcimonie encore, sont mes beaux palais. J'aime la mélancolie qui les anime, ils sont beaux tes mots. Ils sont si vrais. Parfois ils se font drôles, lorsque tu as passé une belle journée, ou quand ils s'ajustent à ceux de ma joie de vivre, qui va et vient comme la tienne, nos vies ne sont pas des fleuves tranquilles. Philosophes, déchirés, envolés ou lyriques, ils sont toute la vie à laquelle je rêve... D'ailleurs, nos vies ne sont-elles pas faites de mots ?... Oui, n'est-ce pas, les tiens vont rejoindre les miens sur ce fait essenciel de notre humanité : nous vivons dans un monde de mots car le Verbe est création.
De tous les mots qu'il m'est donné de lire, ce sont les tiens que j'ai choisi. Peu m'importe ton enveloppe et ses douleurs, seul ton intérieur m'intéresse. Ton ego et ta raison sont dans ton incarnation présente bien éphémères. Seule ton âme m'émerveille : ton âme littéraire qui jamais ne cessera d'écrire. Merci, David.