Politiquement correct (pas sûr...)
Ce matin, j'ai regardé (vaguement, je te rassure) le défilé de notre fameux 14 juillet... C'était super beau. Si.
J'ai vachement aimé nos vaillants soldats (chair à canons made in France) dans leurs brillants uniformes de parade (qui sera bientôt couverts de leur propre sang) en train de défiler fièrement (et porteurs de mort en bandoulière) sur les Champs-Elysées (tu parles d'un paradis !).
On m'a rappelé qu'ils apprennent avec force détail le maniement des armes (à tuer en fait), la stratégie (à en tuer le plus possible d'un seul coup donc), la défense de nos frontières (pas un mot sur les attaques, notre colonalisme outrecuidant, le déclenchement de guerres pour relancer l'économie, etc...), comment on nous protégeait (tant qu'il y aura des armées, il y aura des guerres), et quelle inestimable mission ils menaient (tuer rapporte des médailles, ne l'oublions pas). Qu'est ce que c'était beau !
J'ai beaucoup aimé notre célèbre Légion Etrangère (qui n'a de française que son casernement). Quelle allure ces légionnaires aux visages burinés (pathibulaires) et au regard d'airain (dieu fasse que je n'en croise aucun dans une ruelle sombre...). La démarche guerrière (agressive), ils marchaient fièrement (le front bas sans comprendre un traitre mot de la langue locale) en serrant contre eux (aïe !) le dernier fusil de haute technologie (que l'état essaie de fourguer tout azimut, celui qui tue avec plus de précision que celui qui tuait déjà avec précision).
J'ai vu défiler tout notre armement, la fine fleur de notre puissante industrie militaire (balles, bombes, missiles, roquettes, canons qui démembreront des troupes entières au nom de la Paix).
Quelle gloire pour la France ces gros chars à plusieurs dizaines de millions d'euros l'unité (les pauvres apprécieront), qui vont sur terre (et sous l'eau, j'te raconte pas la gueule des crocodiles males quand ils s'aperçoivent que ce n'est pas une femelle). Je suis si content de savoir que nous possédons de gros avions modernes (qui peuvent transporter plein de petits soldats pour aller jouer à la gué-guerre et plein de bombes incendiaires pour bruler les grands méchants) qui nous protègent de l'ennemi toujours à deux doigts de franchir notre porte (ça justifie les sommes englouties), et de violer nos filles et nos compagnes (ou comment nager en plein barbarie le coeur léger...).
Ouais, ça m'a fait un bien fou de revoir notre arsenal et nos brillants généraux, amiraux (enluminés comme des sapins de Noël, mais sans les cadeaux), tous nos grands stratèges qui se préparent en permanence à défendre chèrement notre pays au péril de leur vie.
C'est si bon d'être dans un pays en paix.