On apprend à écrire dans l'écriture des autres

Publié le par chris StJames



Dans leurs folies, dans leurs pirouettes, dans leurs défis à la raison propounette de l'écrivant qui ne veut pas de taches et mesurent ses mots afin qu'aucun ne choque, surtout pas trop de vagues quand on est débutant, respectant ainsi à la lettre les canons élaborés par des ainés assis sur des dictionnaires poussiéreux dans un hémicycle aussi sérieux que la bulle d'un pape.

On écrit dans la lecture des autres. Tiens il l'a dit comme ça ?, et cette virgule que fait-elle là ?, rien ne la justifie... Pas de majuscule pour commencer la phrase ? Et ce décrochage intempestif, va-t-il revenir au sujet ? N'a-t-il pas peur de nous perdre ?... Et cette syntaxe qui m'interpelle, jamais je n'aurais osé de telles arabesques. Lui oui, pourquoi pas moi ? Car la liberté qu'ils prennent nous appartient aussi.

On écrit dans la folie des autres, on commence par faire sien leurs délires jusqu'à déclarer les notres haut et fort, décidant un beau jour d'y aller courageusement, sans concessions ni ratures, et peu importe où ça mène, abandonnant toutes les règles après les avoir travaillées à longueur de temps, comme le peintre ses couleurs de débutant qui revient aux strictes primaires.

Une fois acquis le maniement du stylo, c'est en lisant les vrais maîtres qui ont posé pour principe l'absence de tous et n'ont rien d'autre à nous apprendre que la liberté, que l'on peut enfin passer à l'étape suivante : être soi.

Mmmmmh... Rien que d'y penser...

 


Publié dans Ecrits sur l'écriture

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