Ecrivain...

J'ai voulu citer ces mots-là, et pas d'autres, car ils sont en totale osmose avec mes propres pensées à l'égard de l'écriture, du rôle de l'écrivain, de son mal-être et de la force qu'il lui faut pour résister quand l'appelle la sirène de la facilité, lui chantant un monde paisible, sans questions ni révolte.

Extraits issus d'un interview dans le Nouvel-Obs n°2225 du 28 juin 2007.


Figure de proue des écrivains progressistes américains, Russell Banks a été président du Parlement international des Ecrivains. Il est l’'auteur de livres souvent portés à l’'écran, dont « De beaux lendemains », « American darling », et récemment « Amérique. Notre histoire » (Actes Sud). :

" Il est dans la nature d'un écrivain de se sentir mal à l'aise dans son pays. L'inconfort est inhérent à son métier. Il est de contester l'autorité, de subvertir les idées reçues et la vérité communément admise."

" L'écrivain, lui, revient au vrai sens du mot en le décapant de sous ses mensonges, pour nous rendre confiance dans le langage."

" L'acte d'écrire me donne la possibilité et le devoir d'être plus honnête, plus ouvert au monde qu'en aucune autre circonstance de ma vie. Dans la vie, je peux m'en tirer à coups de petits mensonges, et me permettre d'être bête à longueur de journée, et parfois borné et intolérant. Mais quand j'écris, je n'en ai pas le droit."

Erri de Luca, écrivain rebelle et militant politique. Il fut l’'un des dirigeants de Lotta Continua, puis ouvrier et maçon. Il est l’'auteur de nombreux livres, dont « Montedidio » (Femina 2002) et récemment « Sur la trace de Nives » (Gallimard), « Comme une langue au palais », « Au nom de la mère » :

" Je voudrais que le jeune homme que j'étais, s'il me rencontrait aujourd'hui, puisse avoir envie de me serrer la main."

" Le lecteur mêle son histoire à sa vie. Telle est l'étrange combinaison produite par quelqu'un qui lit et quelqu'un qui écrit : pour moitié l'histoire telle qu'elle est racontée, pour moitié telle qu'elle est absorbée et transformée par le lecteur."