Ecrivain ? Un métier...

Selon Jack London, il faut du sérieux pour écrire. Et je rajouterai de l’acharnement… Il s’agit bien d’un métier : écrire c’est gribouiller des pages et des pages pour n’en garder que quelques-unes unes. Là aussi, comme le peintre et ses esquisses… Il n’en retiendra qu’une. C’est un vrai boulot d’écrire, je t’assure, jusqu’au choix du stylo qui doit être le plus léger possible. Et puis, faut y être quoi ! Parfois le récit sort tout seul mais le plus souvent, il faut aller le chercher loin en soi, se relire pour retrouver son propre fil, s’arrêter pour faire le point, craindre la panne, bouger un peu, souffrir quoi… Pour y revenir, pressé d’écrire et anxieux de savoir quoi... Parce que tu crois que tout est planifié, que je sais quel mot je vais mettre là, que j’ai déjà tout prévu ?… Ce serait trop facile ! Et tu veux que je te dise la pire des choses : enlever ses mots, supprimer une phrase que tu trouves joliment tournée parce qu’elle n’a rien à faire là… Un supplice. Comme une touche somptueuse de couleur qu’il faut affadir pour ne pas nuire à l’ensemble. Comme le peintre efface son dernier coup de pinceau, mal posé, moi je rature mes mots, ceux qui alourdissent ma musique !

Zen, restons zen...